EN BREF
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À partir du 1er janvier 2024, les aides à la production proposées par le CNC seront soumises à une éco-conditionnalité, impliquant la remise d’un double bilan carbone: un bilan prévisionnel et un bilan définitif des émissions de carbone des œuvres cinématographiques et audiovisuelles en prise de vue réelle. Cette initiative vise à sensibiliser les professionnels du secteur aux enjeux environnementaux et à les accompagner dans leur transition écologique. Dès le 1er mars 2025, cette exigence s’appliquera également aux œuvres nativement numériques, y compris les jeux vidéo et les films d’animation.
À partir du 1er janvier 2024, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) a introduit une nouvelle mesure d’éco-conditionnalité visant à accompagner les professionnels de la production cinématographique et audiovisuelle dans la transition écologique. Cette initiative nécessite que les producteurs fournissent un double bilan carbone, comportant un bilan prévisionnel et un bilan définitif, pour les œuvres en prise de vue réelle. L’objectif de cette démarche est de quantifier et d’analyser l’impact environnemental des productions, tout en sensibilisant le secteur à la réduction de l’empreinte carbone. Cet article explore les différentes dimensions de cette mesure, ses implications pour le secteur et les outils nécessaires pour sa mise en œuvre.
Contexte de l’éco-conditionnalité
La crise climatique actuelle appelle à des actions urgentes et significatives dans tous les secteurs, y compris celui du cinéma et de l’audiovisuel. Le Plan Action !, adopté par le CNC, vise à minimiser l’impact environnemental des activités de production en favorisant l’éco-responsabilité. Conscient que le secteur culturel peut jouer un rôle clé dans la promotion de pratiques durables, le CNC a choisi d’instaurer des conditions d’éligibilité liées à l’empreinte carbone des œuvres subventionnées.
Les enjeux environnementaux dans le secteur culturel
Les productions cinématographiques et audiovisuelles sont souvent gourmandes en ressources et génératrices de déchets. La nécessité de comprendre et de réduire ces impacts est d’autant plus pressante. En intégrant des normes d’éco-conditionnalité, le CNC souhaite non seulement aligner le secteur sur des objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi positionner les productions françaises en tant qu’exemples internationaux en matière de durabilité.
Le double bilan carbone : un outil clé
Le double bilan carbone, sont respectivement un bilan prévisionnel et un bilan définitif, sont conçus pour permettre aux producteurs d’évaluer avec précision les émissions de carbone engendrées par leurs œuvres. Ce processus repose sur une méthodologie rigoureuse, fondée sur l’expertise de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
Le bilan prévisionnel
Le bilan prévisionnel est élaboré avant le début de la production et permet aux producteurs d’estimer les émissions de CO2 associées aux différents postes de dépenses : transport, hébergement, moyens techniques, etc. Cet outil aide également à définir une trajectoire bas carbone adaptée au projet, favorisant des décisions éclairées dès le départ.
Le bilan définitif
Le bilan définitif, quant à lui, est réalisé à la clôture du projet et permet d’évaluer les émissions réelles en les comparant aux estimations prévisionnelles. Cela permet aux producteurs de mesurer l’efficacité de leurs initiatives écologiques et d’ajuster leurs pratiques futures en fonction des résultats obtenus.
Les obligations des producteurs sous le CNC
À compter du 1er janvier 2024, les producteurs de longues et courtes métrages, ainsi que ceux de séries et d’unitaires, sont tenus de respecter ces conditions d’éco-conditionnalité. Les mesures et outils nécessaires à la mise en œuvre de ces bilans doivent être conformes au cadre légal établi par l’article 122-18 du nouveau RGA du code du cinéma et de l’image animée.
Outils homologués pour la réalisation des bilans
Pour faciliter la réalisation des bilans carbone, le CNC a homologué plusieurs outils de calcul tels que :
- SeCO2 de Secoya Eco Tournage.
- Carbon’ Clap d’Ecoprod.
- Carbon Stage développé par Greenly.
Implications pour les œuvres nativement numériques
La mesure d’éco-conditionnalité ne se limite pas aux productions cinématographiques. À partir du 1er mars 2025, elle sera également appliquée aux œuvres nativement numériques, incluant les films d’animation et les jeux vidéo, témoignant ainsi de l’engagement du CNC à englober la diversité des formats de production.
Les enjeux des œuvres de jeu vidéo et d’animation
Ces secteurs, souvent négligés dans les discussions sur l’impact environnemental, sont désormais invités à se soumettre aux mêmes standards de durabilité que les productions traditionnelles. Cela implique une prise de conscience collective, mais aussi une volonté des studios et des créateurs de se engager sur la voie de l’éco-responsabilité.
Webinaires et sensibilisation des professionnels
Pour accompagner l’application de ces mesures, le CNC met en place des sessions de formation et des webinaires. Ces interventions sont essentielles pour informer les producteurs des exigences réglementaires, ainsi que des outils disponibles pour calculer leur empreinte carbone.
Objectifs des webinaires
Les webinaires visent à :
- Présenter les outils homologués et leurs fonctionnalités.
- Expliquer la méthodologie de calcul des bilans carbone.
- Encourager une démarche proactive envers l’évaluation des ressources utilisées et des émissions générées.
Les bénéfices de la mesure d’éco-conditionnalité
Les retombées de l’adoption d’un double bilan carbone sont multiples. En plus d’améliorer la qualité environnementale des productions, cette mesure contribue également à renforcer l’image du secteur en tant que pionnier de l’éco-responsabilité.
Avantage concurrentiel
Les productions qui mettent en œuvre des pratiques durables peuvent tirer un avantage concurrentiel sur les marchés locaux et internationaux. Alors que les financements écologiques deviennent une priorité pour de nombreux festivaliers et distributeurs, se doter d’une réputation responsable peut se traduire par des opportunités accru.
Cette initiative du CNC représente une avancée significative vers un secteur cinématographique plus durable. En intégrant des pratiques écologiques dès les premières étapes de la production, le CNC s’assure que les futurs projets seront non seulement artistiquement enrichissants, mais également respectueux de l’environnement. L’engagement à promouvoir la responsabilité écologique au sein des pratiques de production cinématographique ne fera pas seulement la différence sur le plan local, mais également sur la scène internationale, faisant du secteur culturel français un véritable leader dans la lutte contre le changement climatique.

Témoignages sur l’Éco-conditionnalité des subventions du CNC
Julien, Producteur de documentaires : « L’introduction du double bilan carbone pour nos projets a été un véritable changement de paradigme. Grâce à cette mesure, nous prenons conscience de notre impact sur l’environnement dès le début de la production. Cela nous pousse à adopter des pratiques plus durables et à inclure la dimension écologique dans notre processus créatif. »
Claire, Réalisatrice : « En tant que réalisatrice, je suis heureuse de voir l’éco-conditionnalité des aides à la production. Cela nous oblige à réfléchir à chaque aspect de notre œuvre. L’utilisation d’outils homologués pour mesurer notre empreinte carbone nous permet de quantifier nos efforts et de mettre en place des actions concrètes pour réduire notre impact. »
Marc, Producteur de films d’animation : « La règle du double bilan carbone représente un défi stimulant. Cela nous pousse à innover et à rechercher de nouvelles solutions techniques et créatives. Nous prenons des décisions qui non seulement améliorent notre impact environnemental, mais aussi renforcent la qualité de nos productions. »
Sophie, Technicienne de la production : « Cette nouvelle exigence de remettre un double bilan carbone a changé ma façon de travailler. Chaque décision que nous prenons est désormais orientée vers la durabilité. Cela nous responsabilise en tant que professionnels de l’audiovisuel et nous aligne sur des objectifs environnementaux essentiels. »
Antoine, Directeur de la photographie : « Avec l’éco-conditionnalité, j’ai dû revoir complètement ma manière de travailler. Les outils de calcul de l’empreinte carbone nous aident à identifier les postes les plus émetteurs et à agir de manière proactive. C’est un excellent moyen de promouvoir une culture de la durabilité dans notre secteur. »
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