EN BREF
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Les émissions de CO2 des sports collectifs, notamment le football et le rugby, en France, sont estimées à 2,2 millions de tonnes par an. Une étude du Shift Project révèle que ces émissions équivalent à celles d’une ville comme Lille ou Rennes. L’impact est principalement attribué aux déplacements, représentant environ 50 % des émissions, suivis par la construction des infrastructures, la fabrication des équipements et la gestion des déchets. Le rapport souligne que le football génère 62 % des émissions, tandis que le rugby en représente 38 %. Des pistes d’action visent à réduire l’empreinte carbone de ces sports, notamment en revoyant les modalités de transport et en améliorant l’efficacité énergétique des infrastructures. Des changements sont nécessaires pour aligner ces activités sur les objectifs de l’Accord de Paris, avec l’ambition de réduire par cinq l’impact carbone dans les 25 prochaines années.
L’analyse de l’impact carbone des sports collectifs tels que le football et le rugby en France révèle l’ampleur des émissions de gaz à effet de serre générées par ces activités populaires. Grâce à des données précises, notamment celles fournies par le Shift Project, il est possible de quantifier les émissions et de proposer des solutions pour réduire cet impact environnemental. Cet article explore en profondeur les chiffres clés, les sources d’émissions, ainsi que les recommandations pour décarboner ces sports tout en préservant leur esprit de convivialité et de santé.
Les chiffres clés de l’impact carbone
Les émissions cumulées dues au football et au rugby en France sont estimées à 2,2 millions de tonnes de CO2 par an. Une étude du Shift Project, publiée en février 2025, a permis d’analyser l’impact climatique de ces deux disciplines au niveau national, englobant à la fois le sport professionnel et amateur. Ces résultats mettent en évidence que le sport collectif en France produit une quantité de gaz à effet de serre comparable à celle générée par une ville de taille moyenne, comme Lille ou Rennes.
Une étude approfondie
Le rapport « Décarbonons le Sport », élaboré sur deux ans, s’est appuyé sur des données obtenues de diverses fédérations et ligues sportives. Ces données incluent le nombre de kilomètres parcourus par les athlètes pour se rendre à leurs entraînements et matchs, le volume de nourriture vendue lors des événements sportifs, ainsi que la consommation d’énergie des infrastructures. Selon Justine Birot, co-autrice du rapport, ces éléments permettent de dresser un bilan carbone précis du football et du rugby en France.
Le processus de décarbonation
Il est noté que les émissions de ces sports peuvent être réduites significativement. Les experts du Shift Project affirment qu’il est possible de diviser par cinq l’empreinte carbone de ces activités au cours des 25 prochaines années si des mesures adéquates sont mises en place. Alan Lemoine, co-auteur de l’étude, souligne l’importance de cette démarche pour « préserver ce qu’on aime dans le sport, à savoir la santé et la convivialité ». Cependant, cette transition nécessite également une collaboration avec d’autres secteurs, notamment les transports et la production d’énergie.
Comparaison entre football et rugby
Le football génère la plus grande portion des émissions, représentant 62 % des émissions totales quantifiées, alors qu’il ne compte pas moins de 2 millions de licenciés en France. En revanche, le rugby, qui a une base de pratiquants dix fois moindre, contribue à hauteur de 38 %. Ce phénomène s’explique par le nombre de matchs joués dans chaque discipline, le football étant plus souvent pratiqué et disputé.
Déplacements : la principale source d’émissions
Les déplacements des sportifs et des spectateurs constituent la principale source d’émissions, représentant près de 50 % des émissions totales. Selon Justine Birot, cette situation met en exergue « une extrême dépendance du sport aux énergies fossiles ». Dans le cadre du sport amateur, 75 % des trajets sont effectués en voiture, tandis que l’usage de l’avion est plus fréquent à l’échelon professionnel, particulièrement pour les matchs d’envergure.
Les infrastructures et la fabrication d’articles de sport
Le second poste d’émission se rapporte à la construction, l’entretien et l’utilisation des infrastructures, qui contribuent à hauteur de 21 % aux émissions. La fabrication des équipements sportifs représente ensuite 18 % des émissions, un chiffre relativement surprenant étant donné la popularité et l’usage généralisé des articles de sport, tels que les 5 millions de ballons achetés chaque année en France. Enfin, l’alimentation proposée lors des événements sportifs et les déchets engendrent également une proportion non négligeable d’émissions, évaluée à 10 % et 1 % respectivement.
Recommandations pour réduire l’empreinte carbone
Pour aligner le sport sur les objectifs nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le rapport du Shift Project propose plusieurs pistes. Ces recommandations incluent la nécessité de revoir les modes de mobilité et d’efficacité énergétique au sein des infrastructures. Par exemple, la ville de Nice a réussi à réduire de 10 % les émissions liées à la construction de son stade en intégrant du bois dans sa conception, plutôt qu’une structure entièrement en béton.
Exemples d’initiatives durables
Des initiatives émergent pour faciliter une transition vers un sport plus responsable. Alan Lemoine cite en exemple la possibilité de coupler l’achat d’un billet de match avec un titre de transport en commun, ou encore des systèmes incitatifs comme la Licence Club, qui offrent des réductions sur les trajets des supporters. L’idée est de favoriser un report modal vers des solutions de transport plus durables, pour réduire l’impact environnemental des déplacements.
Rencontres internationales et leur bilan carbone
Les matchs internationaux, bien que représentant environ 6 % des rencontres professionnelles en football ou rugby, génèrent près de 60 % des émissions totales. Justine Birot explique que pour ces rencontres, 2 % des spectateurs internationaux peuvent engendrer jusqu’à 90 % de l’empreinte carbone. Cela soulève un défi majeur pour reconsidérer l’organisation de ces événements afin de diminuer leurs impacts environnementaux.
Les données et recommandations évoquées montrent qu’il est possible d’envisager un avenir où le football et le rugby, tout en gardant leur essence, puissent contribuer à un monde plus durable. Que ce soit par une meilleure organisation des compétitions ou la promotion de pratiques responsables, une réelle transformation est envisageable pour le bien de la planète et des générations futures.

Témoignages sur l’analyse de l’impact carbone du football et du rugby en France
Élise, joueuse de rugby amateur : « En tant que passionnée de rugby, je suis souvent préoccupée par l’impact que nos activités peuvent avoir sur l’environnement. J’ai découvert que les déplacements en voiture représentent une portion considérable de nos émissions de gaz à effet de serre. Cela remet en question nos habitudes, et je pense qu’il est crucial d’explorer des moyens plus durables pour nous rendre aux matches, comme le covoiturage ou les transports en commun. »
Marc, entraîneur de football : « La dernière étude a mis en lumière l’empreinte carbone du football en France, et c’est alarmant. En tant qu’entraîneur, je ressens une responsabilité d’éduquer les jeunes joueurs sur la nécessité d’un sport plus durable. Il est incroyable de réaliser que 75 % des émissions proviennent des déplacements. Nous devons trouver des solutions immédiates pour changer cette dynamique. »
Sophie, ambassadrice d’une ONG écologique : « Cette analyse de l’impact carbone est un tournant. Le fait que le football et le rugby aient des émissions comparables à celles de grandes villes françaises est un signal d’alerte. Je milite pour que les clubs prennent des engagements concrets, comme réduire leur dépendance aux énergies fossiles et intégrer des pratiques d’approvisionnement durable pour les événements. »
Jean-Pierre, supporter de rugby : « En tant que grand fan de rugby, j’ai toujours été excité par l’atmosphère des matchs. Cependant, en découvrant qu’une portion importante de notre empreinte carbone provient des événements eux-mêmes, j’ai commencé à considérer le rôle que nous, les supporters, avons à jouer. Parfois, choisir de ne pas se déplacer ou de privilégier les transports en commun peut faire une réelle différence. »
Clément, membre d’un club local : « Le rapport a mis en perspective notre consommation. Nous avons tous un rôle à jouer dans la décarbonation du sport. Au sein de notre club, nous avons commencé à discuter de l’idée d’organiser des événements écoresponsables et de privilégier des ingrédients locaux pour les repas servis. C’est une belle occasion de sensibiliser les autres membres et de diminuer notre empreinte collective. »
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